Sur les flots, des bateaux amarrés à perte de vue, à terre ici une ancre, là un grappin ou un mat et son pavillon fièrement plantés dans un jardin, au détour d’une venelle… à Saint-Mammès la batellerie est partout.
Située au confluent de la Seine et du Loing, la petite commune (224 hectares) est le point de rencontre de toutes les voies d’eau traversant le centre et l’ouest de la France. De par sa position stratégique, elle est un lieu privilégié pour l’activité batelière et a longtemps joué un rôle de premier plan dans l’histoire de la marine intérieure. Au temps de la splendeur de la batellerie, il y avait sur la Seine, en aval de Paris, Conflans Sainte-Honorine et en amont, Saint-Mammès. Les deux villes rivalisaient sur le plan économique depuis le XVIIIe siècle. Halage humain et animal, descente des rivières au gré du courant, traction mécanique, remorquage à vapeur, motorisation des bateaux, l’évolution des modes de navigation a rythmé la vie du village. Si la batellerie n’a plus la puissance économique d’antan, elle a forgé la commune à ses besoins, à son mode de vie. De la fin des années 1930, jusqu’au tournant du siècle, l’activité s’organisait autour de la bourse d’affrètement qui abritait chaque semaine les séances au cours desquelles mariniers et affréteurs organisaient le transport des marchandises. Cette bourse, est située face à la pittoresque ancienne écluse sur le Loing. Construite en 1724, celle-ci, bien qu’ayant cessé toute activité depuis 1974 a été récemment rénovée. Le tissu urbain constitué de petites parcelles, de petits potagers de mariniers et de cabanes de jardin transformées en maisonnettes, est desservi par un réseau de venelles. Le centre-ville, le cœur de Saint-Mammès, ce sont ces 3 larges quais, le long du Loing et de la Seine qui demeurent le port d’attache de nombreux mariniers, à la retraite ou en activité. En témoignent les nombreuses péniches à quai, « commerces » ou bateaux logement, les 2 chantiers navals à proximité, l’avitailleur, ou encore l’école du premier degré, un internat spécifiquement dédié à l’accueil des enfants de bateliers lorsque leurs parents naviguent.
Si la ville de Saint-Mammès reste pour les bateliers, un phare et un symbole où le patrimoine fluvial est précieusement entretenu, elle accueille sur ses berges depuis une vingtaine d’année des plaisanciers des quatre coins du globe (Australie, États-Unis, Pays-Bas,Mexique…).
Le port de plaisance propose une trentaine d’emplacements sur la rivière, le canal et le fleuve. Il accueille d’avril à octobre quelques 500 bateaux, de la pénichette au paquebot de croisière de 80 mètres. Une grande jetée, des quais aménagés en promenades animés par les terrasses de cafés… Il flotte comme un air de vacances à Saint-Mammès…